La durabilité en guise de fil rouge

Source: Keep it Green

Ecouter, informer et guider

L’AFGolf a pour but d’organiser et de favoriser le développement et la pratique du golf en Fédération Wallonie-Bruxelles. Avec l’aide des clubs et pour les clubs. Ses missions englobent notamment la promotion de l’activité golfique, la formation des divers acteurs du secteur et l’accompagnement des clubs affiliés. Consciente des enjeux environnementaux actuels et futurs, la fédération a également développé une stratégie de durabilité ambitieuse. Car, c’est une évidence, Golf et Environnement sont indissociables.

Pour mieux appréhender l’activité golfique en Fédération Wallonie-Bruxelles, citons quelques chiffres-clés : 29 190 golfeurs et golfeuses, 38 clubs, plus de 2300 hectares dont 50% de zones engazonnées dédiées à la pratique du golf et 50% de milieux naturels faisant partie du patrimoine naturel du territoire francophone belge. Un patrimoine qu’il est impératif de protéger et de préserver sur le long terme. Et le golf a bien évidemment un rôle à jouer dans la conservation de la nature et de la biodiversité, l’utilisation responsable des ressources naturelles et la réponse à apporter aux défis environnementaux majeurs.

L’enjeu de la durabilité
L’AFGolf prône une approche environnementale globale et sur le long terme, qui vise à soutenir les clubs dans leurs efforts d’adaptation aux défis environnementaux et réglementaires. Les principaux piliers de cette approche sont la promotion et la communication (partage des informations et sensibilisation aux problèmes) ; la formation (workshops et webinaires sur des sujets clés) ; le soutien apporté aux clubs ; la certification (inviter les clubs à participer au programme de reconnaissance de la GEO Foundation) et la recherche (via le groupe de recherche Green Care de l’AFGolf et le projet de testing Golf Course 2030). Emilie Geury, secrétaire générale : « Nous encourageons les clubs à mettre en place une stratégie durable. Pour cela, nous voulons collecter un maximum de données concrètes pour les interpréter ensuite et partager ces informations avec les clubs en vue d’aboutir à des solutions pertinentes ». Valentine Godin, collaboratrice externe en durabilité : « Le programme de recherche Golf Course 2030 vise à trouver des solutions alternatives au zéro-phyto, avec cinq clubs francophones qui mettent alors à disposition des parcelles de testing.

Le testing est organisé en conditions de jeu réelles et porte sur différentes approches du travail du sol, telle la bio-dynamisation qui cherche à soigner la santé micro-organique du sol. Une phase de testing a déjà été mise en place par l’AFGolf en 2022 dans un club (le golf de Rigenée) et a délivré ses premiers résultats. Dans une démarche de validation à plus grande échelle, la participation des fédérations de golf suisse et danoise au programme de recherche de notre fédération est une étape importante, en ce sens que huit nouvelles zones de test ont été aménagées en 2023. Ceci permettra d’apporter de la cohérence et une certaine rigueur scientifique. Le programme de testing est également soutenu par le R&A, montrant sa pertinence au niveau international ».

GEO et OnCourse
En juin 2020, l’AFGolf signe un partenariat avec GEO Foundation, l’organisation qui promeut le développement durable dans le milieu du golf. Concrètement, les clubs de golf disposent d’une plateforme, le programme OnCourse®Wallonie, qui leur permet de recenser leur biodiversité, d’analyser leur consommation d’énergie et d’inventorier leurs ressources. Ce diagnostic sert alors de base pour mettre en place un programme complet d’actions durables, avec au terme du processus, l’octroi du label GEO certified® en guise de validation des engagements et des réalisations accomplies.

Le zéro-phyto
Le décret wallon du 10/07/2013 interdit les produits phytopharmaceutiques chimiques mais aussi biologiques depuis le 1er juin 2018. Ceci sans dérogation, sans distinction entre produits chimiques et naturels, et, de plus, sans progressivité. Les clubs de golf se retrouvent donc bien désarmés face aux maladies et, surtout, fort peu soutenus au niveau politique. Emilie Geury : « Aujourd’hui, cinq ans plus tard, il n’y a toujours pas de soutien politique, de quelque nature que ce soit. Le testing reste primordial pour canaliser les informations et apporter une aide aux greenkeepers. » Et Valentine Godin de renchérir : « La Wallonie joue en quelque sorte le rôle de laboratoire mondial du greenkeeping. En Espagne, au Royaume-Uni, on continue d’utiliser des produits phytosanitaires. La France ne prévoit une interdiction qu’en 2025. C’est vrai que l’on parle de plus en plus de les interdire au niveau européen mais finalement, tous les regards se tournent vers nos greenkeepers belges. Pour une fois, la Belgique est pionnière. Nos greenkeepers ont accumulé déjà pas mal de connaissances depuis cinq ans. On constate donc que les échanges s’intensifient à l’international. Car tôt ou tard, tout le monde sera concerné par cette problématique ».