Le Spiegelven Golfclub de Genk

Source: GreenTechPower

‘Les hommes du trou …’

Le Spiegelven Golfclub de Genk a vu le jour en 1988 sous l’impulsion d’Albert Bouts, qui était à l’époque dentiste à Genk et co-administrateur du Golfclub d’Houthalen. Avec plusieurs associés, il décide de fonder un club de golf à Genk. C’est autour d’un marais naturel surnommé le Spiegelven que l’architecte Ron Kirby va dessiner un véritable parcours de championnat qui allait devenir une véritable oasis de calme, entre les sapins et les feuillus.

La première impression que nous avons lorsque nous arrivons est celle des ondulations assez importantes du paysage, alors qu’il devrait en principe être assez plane. Au milieu des roughs et le long de feuillus ou de résineux, certains greens sont de véritables perles cachées et qui ne se montrent qu’au détour d’une bosse. C’est un parcours parfaitement entretenu et qui se distingue par sa diversité ainsi que par les difficultés spécifiques à chaque trou. Le parcours occupe une superficie de plus de 70 ha, dont une grande partie est boisée, et abrite un parcours de 18 trous, ainsi qu’un second parcours de 9 trous. Avec ses quatre collaborateurs, dont trois pensionnés surnommés les hommes du trou car ils ont travaillé dans la mine, et un saisonnier, le greenkeeper Michel Willems s’occupe pour que le terrain soit toujours en parfait état afin de satisfaire le mieux possible les 550 membres que compte le club.
Les premiers neuf trous sont logés sur un terrain légèrement ondulé et parsemé d’arbres, tandis que les neuf trous suivants sont un peu plus longs et sont bordés de bruyères et de plans d’eau. Au milieu des années ’80, le terrain était principalement occupé par des bois de résineux, qui avaient été implantés pour l’industrie minière. C’est également à cette époque que les dernières mines limbourgeoises vont fermer définitivement leurs portes. Par le passé, une partie du terrain était utilisée comme décharge, avant d’être recouverte d’une nouvelle couche de terre. C’est à cet endroit que l’on retrouve à présent le beau parcours 9 trous. Le parcours 18 trous, qui avait été aménagé en premier lieu, a par contre demandé bien plus de travail. Une partie du terrain se compose en effet de couches de sable, d’argile et de cailloux. Une partie de ces pierres ont été utilisées à d’autres fins et les trous ont ensuite été remplis avec de la terre de texture différente. En soi, ce n’est pas véritablement un problème, mais ce sol très hétérogène fait qu’il est plus difficile de maintenir le gazon en bonnes conditions. A certains endroits, on peut par exemple observer des problèmes liés à un stress hydrique, alors que ce n’est pas le cas un peu plus loin. Pour le greenkeeper, cela implique un suivi très strict au jour le jour, ainsi qu’une bonne connaissance de la composition du sol. La couche de cailloux se trouve parfois pratiquement en surface, ce qui fait que les machines de vertidrainage usent très vite, sans parler des pointes cassées ou pliées.
Les besoins en eau sont bien gérés. L’étang qui est situé derrière le club-house fait office de point de collecte pour l’alimentation du système d’irrigation et si un manque d’eau devait se faire ressentir, il est encore possible de pomper de l’eau souterraine dans l’étang. De cette façon, l’eau de pluie est utilisée le plus efficacement possible pour l’irrigation. Cette dernière date encore de l’aménagement du terrain, et comme c’est souvent le cas, certaines conduites ont ten dance à se décoller, ce qui fait que Michel doit régulièrement réparer des fuites. Dans le cadre d’une gestion écologique de l’eau, le renouvellement de l’installation est un des points que le club entend traiter en priorité.

Une entreprise familiale
Albert Bouts a à présent 84 ans, mais dès le début,il a été impliqué activement dans l’aménagement du terrain. Il a par exemple creusé lui-même, et à l’aide d’une mini-pelle, la plupart des tranchées destinées à accueillir les câbles et les conduites. Il sait donc parfaitement
comment a été conçu le terrain, et connaît également ses besoins. Entretemps, sa fille et son beau-fils travaillent à temps-plein dans le club afin d’assurer sa gestion quotidienne. Albert Bouts a eu assez rapidement l’occasion de racheter les parts de ses associés, et à l’heure actuelle, le club de golf est entièrement aux mains de la famille. Les terres sont en grandes parties louées à la ville de Genk et le domaine compte également un hotel et restaurant qui porte le nom de Stiemerheide. Ces derniers fonctionnent de manière indépendante par rapport au club de golf.

Le greenkeeper
Le greenkeeper Michel Willems travaille pour le club depuis le mois de novembre 2006. Après sa formation dans le domaine de l’agriculture et des biotechnologies, sa première idée était de devenir entrepreneur en parcs et jardins. Via un entrepreneur pour lequel il travaillait, il est ensuite entré en contact avec le fils d’Albert Bouts, qui était alors à la recherche d’un greenkeeper pour le club de golf.
Après avoir mûrement réfléchi à cette proposition et s’être entretenu longuement avec Albert Bouts, la décision de travailler ensemble sera prise en l’espace de seulement quelques jours. ‘Les décisions concernant les machines ou les moyens à mettre en oeuvre sont à présent prises de la même façon, et sans hésiter trop longtemps’, indique Michel, en soulignant par la même occasion que les problèmes sont tranchés rapidement au niveau du club de golf.

S’informer et parfaire ses connaissances
Grâce à son diplôme en agriculture et biotechnologies, Michel disposait déjà d’une longueur d’avance en ce qui concerne la gestion du terrain. Cependant, et comme il n’est pas possible de tout savoir, le club fait régulièrement appel au consultant Michel Poncelet.
‘La meilleure façon d’apprendre consiste cependant à faire des erreurs et de parvenir ensuite à savoir ce qui n’a pas fonctionné,’ souligne encore le greenkeeper Michel.
Lorsque c’est possible, il suit également les réunions et les séances d’information organisées par la Fédération belge des greenkeepers.
Cela lui permet également d’entretenir les contacts avec les collègues greenkeepers et d’échanger des idées à propos de l’approche de certains problèmes spécifiques ou de la manière de promouvoir une approche écologique. Michel: ‘fin 2015, j’ai effectué mes deux derniers traitements fongicides et depuis nous ne recourons plus aux pesticides sur notre terrain de golf. Jusqu’à présent, les résultats sont clairement positifs, en dépit de la forte humidité observée au cours de l’été. A ce niveau, il est aussi important d’adapter la fertilisation, en réduisant tant que possible les doses d’azote, de phosphore et de potasse et uniquement afin de protéger la plante. Je recours également plus souvent à des produits bio ainsi qu’à des bioantagonistes. Dans la pratique, je remarque qu’il y a quelques années, nous devions évacuer 3 bacs d’herbe sur chaque green.
Entretemps, nous évacuons la même quantité d’herbe, mais pour 6 greens. C’est une différence drastique, et cela prouve qu’une diminution des doses d’engrais se traduit par moins de déchets de tonte, tandis que les greens restent aussi beaux et sains qu’auparavant.
Il suffit d’oser faire le pas.’ Cette année, des coupes sont prévues au niveau des espaces boisés. Spiegelven a mis sur pied un plan de gestion des bois. Le travail est par contre confié à un sous-traitant.

La technique
En ce qui concerne la maintenance, la plupart des opérations sont réalisées en main propre, tandis que les réparations plus spécialisées sont confiées à la société VDB Technics de Genk. Les machines neuves sont également achetées via ce canal. Cela permet de disposer d’un service rapide, mais également des connaissances spécialisées dans le secteur de la société VDB, tandis que le personnel du golf reste disponible pour assurer l’entretien du terrain.

Les collaborateurs
Ces dernières années, peu de changements ont été observés au niveau du personnel. Cela fait à présent 5 ans que les derniers collaborateurs ont été engagés, et ils connaissent donc bien leur métier et les tâches qui leur incombent. A terme, les ‘hommes du trou’ pensionnés devront également être remplacés. ■