Le club de golf de La Bruyère à Villers-la-Ville

Source: GreenTechPower

Mettre l’accent sur le développement durable

L’histoire du club de golf de La Bruyère est celle de la famille Theys. Les origines de la ferme de La  Bruyère remontent à 1296. Jusqu’en 1946, l’exploitation appartenait à l’Abbaye de Villers, date à laquelle  la famille Theys rachète l’exploitation. Comme les quatre enfants voulaient rester actifs sur l’exploitation,  il a été nécessaire de chercher à se diversifier à la fin des années ’80. La première idée consistait à  construire une porcherie, mais cette idée a finalement été abandonnée, et la construction d’un terrain de golf a finalement vu le jour. Une décision que les enfants n’ont jamais regrettée. Nous nous sommes  entretenus avec Emmanuel, un des quatre enfants, qui est également le greenkeeper du terrain.

Les travaux d’aménagement du Club de Golf de La Bruyère  débutent en 1988, et quatre ans plus tard, le premier parcours de 18  trous est ouvert au public. Au fil des ans, il n’y a pas eu de grands  changements structurels, mais de nombreux arbres et buissons ont  été plantés sur le terrain. A l’heure actuelle, La Bruyère compte deux  parcours: le Chassart avec ses 18 trous et la Boscaille avec ses 9  trous. Les quatre enfants sont toujours actifs au sein de l’entreprise.  Frédéric gère l’ensemble et est responsable de l’accueil, Marie-Anne  s’occupe en partie du secrétariat, mais on la retrouve également  au volant d’une tondeuse deux jours par semaine. Nicolas, le plus  sportif des quatre, est responsable de l’école de golf, tandis qu’Emmanuel  est le greenkeeper de service. En plus du club de golf, la  famille exploite encore 40 ha de terres sur lesquelles les cultures  principales sont les betteraves, le colza, le froment et le miscanthus.

Une volonté de limiter tant que possible les phytos et  les engrais

Emmanuel Theys essaie de limiter tant que possible l’utilisation des phytos et des engrais: ‘pour que les choses soient Claires,  nous ne sommes pas un golf bio, mais nous entendons limiter  tant que possible l’utilisation de ces produits sur notre terrain, à  condition que la qualité du parcours n’en souffre pas. Cette année,  et jusqu’à présent, je n’ai par exemple réalisé qu’un seul traitement  herbicide et je n’ai pas encore utilisé de fongicides. Et il en va de  même pour les engrais. Au niveau des fairways, nous n’avons  par exemple épandu que quatre fois de l’engrais au cours des 25  dernières années. De temps à autre, un léger apport d’azote est  effectué via le chaulage d’entretien, mais il s’agit de quantités très  limitées. Pour arriver à limiter les doses dans de telles proportions,  il est important de se poser les bonnes questions, jour après jour  et de se remettre régulièrement en question. Je tiens par exemple  compte d’une multitude de paramètres comme le sol, la température,  l’humidité, etc… D’autre part, nous réalisons des aérations  plus fréquentes et le matin, la rosée est systématiquement éliminée.  Les phytos apportent de nombreux avantages et un certain  confort, mais je préfère quand même laisser le sol travailler et  réagir de manière naturelle. La vie se trouve en effet dans le sol à  l’état naturel et sait de plus ce qui est bon pour les plantes. Je dois  ajouter que j’aime bien compléter mes connaissances et que je  passe donc beaucoup de temps à rassembler des connaissances  et les informations nécessaires. A ce niveau, internet est un outil  rêvé, et qui facilite de plus grandement les choses. Avant, il était  nécessaire de visiter les salons étrangers et de perdre beaucoup  de temps dans les déplacements afin de rencontrer du monde,  tandis qu’à l’heure actuelle, on peut consulter internet depuis  son bureau.’

 
Valoriser ses productions agricoles sur le terrain de golf.
Une partie des cultures de l’exploitation agricole est valorisée  sur ou autour du terrain de golf. Emmanuel: ‘le colza que nous  récoltons est stocké, avant d’être pressé. Une de nos tondeuses  tourne déjà à l’huile de colza depuis 2005, sans rencontrer de  gros problèmes, je peux donc dire que l’expérience s’est révélée  concluante. D’autre part, les jachères sont emblavées avec du  miscanthus. A la fin de l’hiver, cette plante est alors récoltée à  l’ensileuse. Le produit de la récolte est utilisé comme couverture  de sol, à la place des traditionnels copeaux. Nous réfléchissons  à d’autres débouchés afin de valoriser au mieux ces productions.  J’aimerais ainsi bien mettre sur pied un système de cogénération  qui tournerait sur base de l’énergie que l’on peut produire sur  nos terres de culture. Grâce à cette cogénération,on pourrait par  exemple produire de la chaleur et de l’électricité afin de couvrir nos  propres besoins.’

Le parc de machines se fait vieux.
La plupart des machines ont été achetées entre 2000 et 2006 et  arrivent tout doucement en fin de vie. Emmanuel: ‘jusqu’à présent,  j’ai toujours accordé beaucoup d’importance à la qualité du service,  ainsi qu’à la disponibilité en pièces de rechange. En ce qui nous  concerne, ces aspects sont très importants, car nous effectuons nous-mêmes la plupart des opérations de maintenance et de  réparation. Nous réfléchissons à la possibilité de remplacer une  bonne partie de notre parc de machines. Le but serait d’opter pour  une marque afin de faciliter le service après-vente et réfléchir aux  solutions proposées en ce qui concerne le financement. En plus  des tondeuses, nous disposons également de deux tracteurs. Nous  avons équipé le plus récent, un Kubota de 2013,d’un système gps  de type TRimble 250, avec une commande électrique au volant.  Nous ne pulvérisons que très peu, mais lorsque nous utilisons  quand même le pulvérisateur, le gps nous autorise à utiliser la  pleine largeur de travail de 12 mètres, et d’éviter les redoublements.  Pour le reste, je rêve d’une machine nous permettant d’injecter de l’air sous pression dans le sol, une sorte de développement plus  poussé des systèmes d’aération classiques. Mais à ce niveau également, le temps apportera les solutions qui s’imposent…’

L’arrosage
Emmanuel poursuit: ‘en ce qui concerne l’arrosage, nous avons  débuté avec des trépieds et des conduites en pvc. Au début des  années ’90, nous avons investi dans un système de programmation  de Rainbird, et les trépieds ont ensuite été remplacés par des  gicleurs intégrés. Au fil du temps, les conduites en pvc commençaient  à s’user sérieusement, et nous étions régulièrement confrontés  à des fuites. Il y a quatre ans, nous avons alors décidé de  dégager un budget pour remplacer toutes les conduites en pvc par  des conduites en polyéthylène. Ces dernières sont plus durables,  permettent de monter en pression et nous autorisent ainsi à arroser  de manière plus efficace. L’arrosage est effectué au départ d’un  réservoir-tampon d’une capacité de 100.000 litres.’  Emmanuel conclut: ‘en ce qui concerne l’avenir, nous aimerions occuper  le mieux possible les ancients bâtiments du corps de ferme.  Depuis la construction du nouvel hangar de machines en 2007, une  partie des anciens bâtiments est à présent vide. Nous réfléchissons  à une multitude d’idées permettant de compléter l’activité golfique  et mettant notre domaine historique en valeur, comme par exemple  un petit hotel ou un bed & breakfast, des salles de réunion… nous  sommes ouverts à beaucoup de choses.’ ■