Le Royal Limburg Golf Club à Houthalen-Helchteren

Source: GreenTechPower

Depuis l’an dernier le club de golf d’Houthalen-Helchteren, dans le Limbourg, fait partie de la liste des clubs de golf royaux. Le Limburg Golf & Country Club a vu le jour en 1966 sous la houlette d’un certain nombre de passionnés du golf qui jouaient auparavant au Sart-Tilman, à Liège, et voulaient pratiquer leur passion plus près de la maison. Ce club de golf est situé dans un décor splendide, qui a par ailleurs contribué au fait que le club fait partie depuis de nombreuses années des ‘meilleurs terrains de golf de Belgique’. En 2017, le club est classé en quatrième position et est le premier club flamand de la liste.

De la mine au golf
Les premières mines de charbon limbourgeoises ont fermé leurs portes en 1966 et les dernières en 1992, ce qui fait que la région compte depuis de nombreuses années un nombre élevé de jeunes pensionnés à la recherche d’une activité, car ils étaient encore trop jeunes pour rester inactifs. Un certain nombre d’entre eux se sont occupés de l’entretien d’espaces verts tandis que d’autres sont devenus greenkeepers. Le père de Johny Maes, le greenkeeper en chef actuel du Royal Limburg Golf Club d’Houthalen-Helchteren, s’est ainsi occupé 17 ans des espaces verts du club, en compagnie de 6 autres collègues mineurs à la pension. En 1985, Johny rejoint l’équipe de son père. Trois ans plus tard, ce dernier et d’autres collègues prennent leur pension définitive et Johny est alors employé à temps-plein comme greenkeeper pour le club.
En 1997, et après 9 années d’expérience et de formations diverses, Johny devient le greenkeeper en chef. Entretemps, son équipe se compose de 8 personnes. Johny: ‘notre équipe compte d’une part des personnes de moins de 30 ans, et d’autres part moi-même et un collègue qui prendra sa pension dans quelques années.’

Le RLGC à l’heure actuelle
Le club de golf d’Houthalen comprend un parcours de 18 trous qui a été aménagé en trois phases et qui se complètent bien. Johny: ‘en 2017, nous occupons à nouveau la première place des meilleurs terrains de golf en Flandre, un résultat que nous devons également en partie mettre à l’actif des bruyères qui transforment le terrain en une oasis de mauve et de vert de la mi-août à la mi-septembre. Les bruyères sont tondues une fois par an à une hauteur de 15 cm à l’aide d’une tondeuse cylindrique à aspiration. Nous sommes à la recherche d’une solution nous permettant de tondre à 20 cm.’ Le club de golf occupe une superficie de 65 hectares, dont 20 hectares de bruyères, 25 de gazon, tandis que le reste est boisé. Le terrain est entouré par un espace vert naturel. Depuis le mois d’août, les travaux de restyling du terrain ont démarré en différentes phases. Un certain nombre de greens et de bunkers vont être réaménagés ou entièrement transformés.

La mission de greenkeeper principal
Johny a terminé ses études en 1976 et s’est ensuite engagé pour trois ans dans l’armée. Après une période pendant laquelle il était difficile de trouver un emploi, il a travaillé à gauche et à droite avant de rejoindre l’équipe de greenkeepers d’Houthalen. Ce n’était pas un terrain inconnu car il y avait déjà réalisé des jobs d’étudiant pour le compte de son père qui y était greenkeeper. En 1988, Johny suit une formation de greenkeeper à Arnhem, avant de suivre la formation de greenkeeper principal en 1990. Johny: ‘vous pouvez étudier autant que vous voulez, mais chaque terrain implique des exigences spécifiques et la clé du succès réside dans la connaissance du terrain et l’appui de conseils extérieurs. Il convient en effet de compléter ses connaissances théoriques par beaucoup de pratique sur le terrain, mais également de s’entourer des personnes adéquates.’
Johny est quasiment marié avec son terrain de golf. Il suit en effet l’évolution du terrain six jours sur sept et le dimanche matin il fait également son tour sur le terrain avant de lire son journal dans le clubhouse et de parler avec les membres afin de voir ce qui pourrait encore être amélioré. Pour lui, il importe de réaliser à temps et heure les différentes interventions nécessaires sur le parcours. C’est une des tâches les plus importantes pour un greenkeeper principal. Cet entretien au bon moment permet de plus d’éviter des dégâts et des réparations onéreuses dans un second temps. Il s’occupe également des achats d’engrais et de machines ainsi que de l’élaboration des budgets. Johny: ‘en tant que greenkeeper principal, il est très important de déléguer et de contrôler. Cela permet de libérer du temps afin de s’assurer qu’on est bien occupé, et de corriger le tir si nécessaire. Mon rôle implique également de diriger mon équipe.’

La mécanisation
Johny: ‘nous réalisons les petits travaux de maintenance en main propre. Pour les opérations plus complexes, comme par exemple l’affûtage des cylindres de coupe ou les réparations plus compliquées, nous faisons appel à la société VDB Technics de Genk. En principe, les chauffeurs attitrés entretiennent eux-mêmes leur tondeuse afin qu’ils puissent tirer un maximum leur plan. Pour les autres interventions techniques, nous faisons également appel à VDB Technics. Cette société est située non loin, possède l’expérience nécessaire pour les terrains de golf et s’est de plus spécialisée dans la gestion d’installations techniques. En ce qui concerne le choix des machines, nous accordons en général la préférence à l’agent, plus qu’à la marque en elle-même.’
‘En ce qui concerne les achats de machines, l’équipe de greenkeepers indique ce qui est nécessaire et compare ensuite avec ce qui est disponible sur le marché. Dans une seconde phase, des offres de prix sont alors demandées et des propositions sont élaborées, et c’est sur cette base qu’un investissement est ensuite réalisé. Lorsque nous avons vraiment besoin de quelque chose ou que l’achat d’une machine se traduirait par une amélioration sur le terrain, l’achat ne pose en général pas de problème. Les investissements en machines qui permettent d’améliorer l’état du terrain profitent également à nos membres, et c’est finalement en quelque sorte le but du jeu.’

Formation et connaissances
GreenTechPower: ‘Comment vous informez-vous en ce qui concerne la gestion du terrain, les maladies, etc…?’
Johny: ‘en ce qui concerne les engrais, nous suivons les conseils de Michel Poncelet. Nous utilisons donc les compositions d’engrais qu’il propose. Il lui importe peu de savoir où nous allons les chercher, mais comme nous voulons suivre ses conseils de près, nous tenons
à respecter la composition.’
‘En ce qui concerne les phytos, la réglementation est plus contraignante à l’heure actuelle, et cela se traduit donc par un suivi journalier. Alors qu’à l’époque, nous pouvions faire confiance à notre expérience, nous devons à présent raisonner sérieusement toute intervention possible. Via la GAB (Greenkeepers Association Belgium), nous avons l’opportunité d’échanger des expériences pratiques, mais comme je l’ai déjà souligné, le terrain et les conditions sont différentes d’un endroit à l’autre. Ces réunions sont informatives et font office de complément d’information. Il faut cependant faire attention à ce qu’elles ne deviennent pas trop commerciales.’

Aérer et sursemer 6 fois par an
Johny: ‘nous aérons régulièrement, mais à des profondeurs différentes. Après chaque aération, nous réalisons également un sursemis des greens à une dose de 40 kg/ha. De ce fait, nous renouvelons en permanence le gazon. En principe, chaque green est sursemé 6 fois par an. Dans une première phase, nous réalisons une aération à 2,5 cm avec des dents creuses, ensuite nous passons à des dents pleines de 8 mm et une profondeur de travail de 20 cm, tandis que lors de la troisième phase, nous travaillons à une profondeur de 10 cm et à nouveau avec des dents creuses. En conditions extrêmes, la profondeur de travail peut atteindre 35 cm lors du second passage.’

L’historique du Royal Limburg Golf Club
Au début des années 1960, quelques familles limbourgeoises bien connues pratiquaient le golf au Royal Golf Club du Sart Tilman à Liège. Suite au regain d’intérêt limbourgeois pour le golf, le besoin de créer un club dans la région limbourgeoise se fait plus pressant. A l’initiative du président et fondateur Jean Boes, un accord est conclu avec la commune d’Houthalen pour la mise à disposition d’un terrain de 65 hectares situé dans le parc naturel ‘Tenhaagdoornheide’, afin d’y aménager un parcours de golf et les accommodations qui s’y réfèrent. L’asbl Royal Limburg Golf a été fondée en 1966 et elle a demandé à l’architecte anglais de golf Fred Hawtree de dessiner un parcours dynamique entre les bruyères, les dunes de sable et les parties boisées. Le parcours de 9 trous d’origine a été aménagé en 1967 et ouvert en avril 1968.
En 1970, 7 trous supplémentaires seront aménagés, et les deux derniers trous sont ouverts aux joueurs en 1972. Depuis lors, le club compte un 18 trous complet. Bien vite, le terrain se taille une réputation de parcours de compétition apprécié, tant en été qu’en hiver, car il reste très praticable même en conditions assez humides. Le parcours est logé le long de l’espace nature ‘Tenhaagdoornheide’ et offre des trous très variés qui viennent se loger entre les bruyères et les espaces boisés. L’agencement intelligent des bunkers et des fairways, les linges de putting spécifiques, les nombreux dog-legs et le niveau élevé d’entretien font de ce terrain de golf un parcours assez spécial.

L’évolution du club
Grâce à l’augmentation du nombre de membres et aux nombreux visiteurs, les moyens financiers ont également progressé. Les surplus d’exploitation sont systématiquement réinvestis dans l’amélioration du terrain, du clubhouse ou des facilités d’entraînement.
Grâce aux travaux importants réalisés ces dernières années au niveau du terrain, le club a grandi pour devenir petit à petit une des valeurs sûres du golf en Belgique, tant pour les professionnels que pour les membres ou encore les visiteurs. Lors d’un grand référendum mené au niveau national en 2008, le RLGC avait été nommé meilleur terrain de golf et numéro un en Belgique. La confirmation a ensuite été décernée en 2012: les meilleurs joueurs de golf et les personnalités nationales du golf ont à nouveau classé le RLGC à la première place. Le club met cependant tout en oeuvre pour préserver son caractère familial. ■