Keepers de toutes sortes, unissez-vous!

Source: Keep it Green

Ces dernières années, le terme « greenkeeper » a gagné en popularité. Les bonnes performances de nos héros nationaux du golf n’ont pas seulement stimulé le sport. Les personnes qui s’activent dans les coulisses, en particulier les greenkeepers, ont également gagné en visibilité. À l’origine, le « green» désignait l’ensemble du terrain de golf, et les personnes chargées de l’entretien sont donc devenues les « keepers of the green ». Ce n’est que plus tard que ce nom a été utilisé uniquement pour la zone aménagée autour du drapeau. Beaucoup moins connu (jusqu’à aujourd’hui) est le « groundskeeper » : le nom international qui désigne les responsables de l’entretien des terrains de football et autres terrains de sport engazonnés. J’ai moi-même entretenu des terrains de golf et des terrains de football, et je peux donc affirmer avec certitude que les deux professions sont si différentes qu’une dénomination spécifique se justifie. A juste titre, car les défis actuels sont bien plus importants qu’il y a 20 ans, par exemple. Mais ceux qui qui ne sont pas partisans d’une anglicisation systématique de la langue peuvent toujours inventer une locution plus apte à englober toutes les facettes du métier et plus correcte que la (trop) simple désignation de « jardinier ».

Mais plus que ce qui nous différencie, c’est ce qui nous unit qui est important. Il s’agit avant tout de notre amour et de notre passion pour notre gazon et nos terrains. Je trouve donc formidable qu’il existe désormais un magazine qui mette en valeur notre métier. « Notre » magazine, car de nombreuses personnes étaient déjà abonnées à des revues étrangères, mais maintenant nous en avons une en Belgique. Cela montre une fois de plus que l’intérêt grandit et que la professionnalisation se développe. L’étape suivante, qui est dans l’air depuis longtemps, est de réunir les groundskeepers dans une véritable association professionnelle. Il y a déjà eu un certain nombre d’initiatives commerciales et, récemment, de la part des associations sportives. Mais pour être honnête, cette association devrait venir de nous-mêmes, les groundskeepers. Après tout, qui connaît le mieux nos besoins et nos exigences ? De quelle formation avons-nous besoin et comment l’organiser ? Et qui peut mieux défendre nos intérêts que nous-mêmes ? Et puisque nous nous employons à finaliser cette union, fusionnons du même coup les greenkeepers et les groundskeepers. Car nous pouvons apprendre beaucoup les uns des autres, mais également apprendre ensemble. De nombreux thèmes se recoupent dans nos professions et nous pourrions donc organiser ensemble de nombreuses formations et séances d’information. Avec la Greenkeepers Association of Belgium (GAB), nous avons déjà une association pour et par les greenkeepers, c’est-à-dire spécifiquement pour le golf, depuis plus de 30 ans. Mais qu’est-ce qui nous empêche de copier cette recette éprouvée et de fusionner tous les sports sur gazon sous un même étendard ? Au Royaume-Uni, le football et le rugby, deux sports élevés au rang d’institution, ne forment qu’une seule association. Alors pourquoi, dans notre petit pays, ne pas s’unir pour former un bloc solide ? De cette manière, nous pourrons renforcer et élargir les tâches essentielles de la GAB (rassembler, éduquer et soutenir).

Tout ce dont nous avons besoin, ce sont des individus volontaires. Peu importe sur quel terrain de sport vous démontrez vos compétences en matière de gazon, dans quelle division votre club évolue ou quelle langue vous parlez. Si vous aimez organiser, si vous avez quelque chose à dire sur le gazon ou si vous voulez vous investir dans notre association, nous avons besoin de vous. Pour conclure, je ne peux pas trouver de meilleurs mots que ceux de notre devise nationale : L’Union fait la force ! Eendracht maakt macht ! Einigkeit macht stark!

Michel Van Uffelen est membre du conseil d’administration de la Greenkeepers Association of Belgium, responsable du développement chez Natural Grass et passe cet été à Paris en sa qualité de groundskeeper.

Michel Van Uffelen
Pitch Development Manager