L’arrosage intelligent des terrains de sport en gazon

Source: Keep it Green

Après un printemps pluvieux, nous nous dirigeons vers une sécheresse record. Reste à savoir si des records de chaleur seront à nouveau battus en 2023. Une chose est sûre : si la pluie se fait attendre, il ne sera pas possible de maintenir verts tous les terrains de sport et parcours de golf. L’herbe a besoin d’eau pour sa croissance, son rétablissement et son refroidissement. L’eau de pluie est la meilleure solution, mais si elle ne vient pas, l’arrosage est nécessaire. Mais comment déterminer le moment où il faut commencer à arroser et avec quelle quantité d’eau à chaque fois ?

L’utilisation d’un hygromètre semble logique, mais n’a de sens que si l’on mesure correctement et que l’on évalue les résultats de manière adéquate. Des mesures ponctuelles dans les centimètres supérieurs du gazon ne fournissent pas assez d’informations. De plus, l’humidité révèle peu de choses sur la quantité d’eau que l’herbe peut absorber dans le sol. Cela varie considérablement en fonction de la composition du sol, du compactage et de la profondeur d’enracinement.

Commencez à arroser lorsque le tiers inférieur de la zone racinaire est encore légèrement humide. Il est facile de s’en rendre compte en observant le dégradé de couleurs dans le sol.

Ne pas arroser trop rapidement et trop souvent
Dans la pratique, nous arrosons souvent trop vite et/ou trop abondamment. Il est toujours tentant d’arroser régulièrement et rapidement les terrains pendant les périodes de sécheresse. Les entraîneurs et footballeurs préfèrent l’herbe humide et les dirigeants et bénévoles aiment voir une herbe bien verte. L’arrosage fréquent est cependant le moyen le plus rapide d’obtenir un terrain de mauvaise qualité. Une surface continuellement humide entraîne une croissance superficielle des racines et favorise l’apparition d’espèces indésirables telles que le pâturin annuel ou le pâturin commun.

Les racines superficielles ne profitent pas suffisamment de l’eau et des nutriments et rendent l’herbe vulnérable à la chaleur et à la dessiccation. Une panne du système d’arrosage ou une interdiction d’arroser aura pour conséquence que l’herbe se dessèche rapidement. Il est de toute façon judicieux de rendre les pelouses plus résistantes aux aléas climatiques.

Un choix logique consiste à rechercher une proportion plus élevée de pâturin des prés et parfois de fétuque élevée. Cela va de pair avec la recherche d’un enracinement sain et profond. Les conditions essentielles sont un sol bien enraciné, une fertilisation spécifique à l’espèce et, surtout, un régime d’irrigation modéré. Cela veut dire : ne pas commencer à arroser trop tôt, mais à temps, ainsi qu’arroser moins souvent et en plus grande quantité à la fois.

L’herbe avec des racines profondes reste verte plus longtemps
Au printemps, il est important d’utiliser l’air et l’eau pour stimuler la croissance de l’herbe, et donc celle des racines, en vue du rétablissement après l’hiver. L’herbe est préparée de cette façon à un éventuel été sec et chaud. Car si le sol s’assèche par le haut, l’herbe réagit en développant des racines plus profondes.

Cela est très important pendant les périodes chaudes, car les racines de l’herbe sont inactives au-dessus de 25 °C. Elles n’absorbent plus l’humidité et les éléments nutritifs, et les feuilles commencent à se flétrir. Parce qu’il fait plus frais dans le sol, l’herbe avec des racines profondes reste verte plus longtemps. Tant que l’herbe peut faire évaporer l’eau, elle conserve sa fraîcheur et celle de la surface. Par ailleurs, le flétrissement ne signifie pas que l’herbe des terrains de sport meurt, mais qu’elle entre en « dormance estivale ». Dès que la température se normalise et que l’humidité est suffisante, les feuilles vertes réapparaissent.

Pour déterminer quand et combien d’arrosage est nécessaire, il est préférable de regarder dans le sol plutôt que dans l’herbe .

Regarder le sol avant tout
Pour déterminer le moment et la quantité d’arrosage, il vaut mieux examiner le sol plutôt que l’herbe. Au début de la saison de croissance, faites une entaille dans le sol à quelques endroits du terrain à l’aide d’une gouge ou d’une bêche, à une profondeur d’environ 25 cm. Si le sol est très sec à cette profondeur et qu’aucune précipitation n’est prévue, il est judicieux de le réhydrater jusqu’à ce qu’il soit à nouveau bien humide à une profondeur de 20 à 25 cm.

Si l’aération est également adéquate, vous stimulerez ainsi la croissance et la reprise du gazon après l’hiver. En tirant le meilleur parti de la croissance printanière, vous rendrez l’herbe beaucoup plus résistante à la sécheresse et à la chaleur de l’été. Elle se rétablira donc plus vite après une période de stress.

Pour les cycles d’arrosage ultérieurs également, il faut surtout regarder le sol à l’aide d’une bêche ou d’une gouge. Il est important de savoir à quelle profondeur on trouve encore des racines.

Dans un bon gazon, les racines de l’herbe poussent à une profondeur d’au moins 15 à 20 cm. Commencez à arroser lorsque le tiers inférieur de la zone racinaire est encore légèrement humide. C’est visible grâce au dégradé de couleurs dans le sol. Arrosez jusqu’à ce que le sol soit à nouveau humide juste au-delà de la zone racinaire. Un arrosage plus long serait un gaspillage d’eau et entraînerait le lessivage des éléments nutritifs.

Quelques exceptions
L’herbe qui vient de germer a besoin d’un arrosage immédiat, sinon elle mourra. Si la praticabilité d’un terrain est faible parce qu’il est trop dur ou que sa surface est trop sablonneuse, il sera nécessaire de l’arroser.