Source: GreenTechPower

Global Vision Engineering, la start-up de Valentine Godin, a développé l’application Maya afin de fournir aux greenkeepers et gestionnaires de terrains de golf une multitude d’informations leur permettant de gérer plus efficacement et plus durablement leurs parcours de golf. Entretemps, plusieurs clubs belges se sont équipés de cette application, et le développement se poursuit également à l’étranger, particulièrement en Angleterre, en Espagne et aux Pays-Bas dans un premier temps.

Valentine Godin est originaire du Brabant Wallon, mais elle a fait des études supérieures en ingénierie environnementale à Londres. Elle poursuit: ‘Pour mon mémoire, j’avais décidé de m’intéresser au golf, et plus particulièrement à la gestion de l’eau. C’est ainsi que je suis arrivée sur le parcours d’Hulencourt, où Marc Thiébaut, qui était alors le greenkeeper en chef, m’a permis de mettre un certain nombre de choses en place.
De fil en aiguille, et en plus du développement d’un modèle hydrologique, je me suis intéressée davantage au métier de greenkeeper, et j’ai aussi eu l’occasion de travailler avec des capteurs connectés, les nouvelles technologies ou encore l’IoT.’

Maya
‘Par la suite, j’ai découvert la réalité wallonne du zéro phytos et j’ai voulu faire profiter de mes connaissances technologiques afin de faire bouger les choses. Sur le golf de Rigenée, j’ai eu l’opportunité de travailler sur la prévention des maladies, et j’en ai profité pour lancer l’application Maya afin d’en faire un outil utile pour les greenkeepers. L’application est commercialisée depuis le mois de novembre de l’année dernière, et entretemps, plus de 20 golfs dans 5 pays l’utilisent de manière journalière. Le cœur de l’application concerne la prévention des maladies. Nous réfléchissons de plus afin de pouvoir implémenter l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies le plus efficacement possible afin d’aider les greenkeepers. Nous avons par ailleurs voulu développer une application faite pour des experts du gazon; Maya se veut donc très conviviale et intuitive à l’utilisation.’

Une solution tout-en-un
Maya est une solution tout-en-un pour les greenkepers: elle permet de gérer les tâches et les équipes, mais également de gérer les apports d’eau en saison, d’optimiser l’utilisation des intrants ou encore de s’occuper de la gestion du parc de machines. Valentine : ‘Pour le moment, la gestion des machines demande encore un encodage manuel, afin de par exemple planifier des opérations de maintenance. Avec l’arrivée des machines connectées, nous serons à même de digitaliser et d’automatiser l’entretien des machines et d’envoyer des rappels au greenkeeper lorsqu’une intervention doit être planifiée. En ce qui concerne les données terrain, nous partons des capteurs déjà présents sur le terrain ou nous proposons un pack de capteurs qui permettent à Maya de disposer des informations de base nécessaires.’

L’application permet d’autre part au greenkeeper d’encoder tout ce qui se passe sur le terrain, comme par exemple les dégâts de taupes ou de sangliers, un drainage bouché… de même tout type de rapport peut aussi être encodé a !n d’affiner les prévisions de maladies ou autres. Maya gère également les pulvérisations afin de faciliter l’organisation des équipes.
Valentine poursuit : ‘Le concept de l’application permet d’avoir une vue générale de ce qui se passe sur le terrain, mais aussi d’établir des liens utiles pour contrôler et comprendre ce que l’on fait. On peut ainsi compiler dans un seul graphique les tour d’arrosage, l’apport d’engrais, les températures mesurées et l’apparition de dollar spot, par exemple. Des alertes peuvent être envoyées par mail ou whatsapp, ce qui renforce encore la convivialité. D’autre part, je voudrais souligner que cette application n’a pas pour but de remplacer un consultant, mais bien d’être plus efficace dans la pratique lorsque le consultant n’est pas présent. Nous travaillons d’ailleurs tant avec les greenkeepers qu’avec les consultants. Grâce à Maya, ces derniers gagnent du temps lorsqu’ils ne sont pas sur le terrain, mais disposent également d’un outil de rapport qui compile toutes les interventions et les problèmes rencontrés sur le terrain. Différents types de rôles sont prévus dans l’appli: le greenkeeper en chef aura accès à toutes les infos, les greenkeepers à une partie des infos et le consultant pourra par exemple adapter le planning des interventions.’

Pour Valentine, le sol et la plante restent bien évidemment la clé sur un terrain de golf. ‘L’outil que nous proposons permet de gagner du temps, d’éviter les encodages papier qui peuvent se perdre, de pouvoir consulter toutes les infos relevantes où que l’on soit, sur le terrain, au bureau… voir même dans le clubhouse. Certaines secrétaires ont par exemple entretemps accès à Maya, ce qui leur permet aussi de conseiller les membres au mieux, par exemple lorsqu’un sablage est en cours. Enfin, je suis d’avis que Maya est un outil qui facilite la gestion zéro phytos sur un golf, car cet outil permet de trouver des réponses aux questions que les greenkeepers se posent.’

Et la vision de Global Vision Engineering semble porter ses fruits. La société emploie entretemps pas moins de 8 personnes pour développer les produits, les commercialiser et assurer le service après-vente. Outre le Benelux, le marché anglais est assez intéressé, ce qui est somme toute logique vu l’attrait du pays pour le golf et les sports sur gazon.