Du kop au terrain : le parcours de Jeanke au KV Mechelen

Source: Keep it Green

Gros plan sur une pelouse en herbe naturelle

Pour cet épisode de « La parole au greenkeeper », notre bâton de pèlerin nous a emmenés à Malines, « derrière la caserne ». Dans le stade AFAS, Jeanke est seul maître pour tout ce qui est vert. Il est par ailleurs un fervent supporter de ce club de tradition qu’est le KV Mechelen. Jeanke est impliqué au sein du club depuis qu’il a 16 ans, comme bénévole dans un premier temps, puis comme greenkeeper, un poste qu’il occupe depuis de nombreuses années. Sa passion pour le KV Mechelen ne fait pas l’ombre d’un doute, à un point tel qu’il considère le stade et le terrain comme son propre jardin.

« En tant que greenkeeper, je suis responsable de l’entretien complet du terrain de football », débute Jan Van Seghbroeck. « Concrètement, je tonds la pelouse tous les jours et consacre également beaucoup de temps à aérer le gazon, à réensemencer, à fertiliser et d’autres tâches du même genre. Je travaille en étroite collaboration avec mon fidèle collègue Jordy et reçois en outre énormément de soutien de la part de Kim et Thierry de l’entreprise De Ceuster, qui a conclu un contrat de partenariat avec le KV Mechelen. »

Un travail « météodépendant »
« Avec le métier que j’exerce, je dépends à 80 % de la météo », poursuit Jan. « Lorsque vous devez entretenir un terrain de football à la perfection, vous êtes confronté à toutes sortes de défis, beaucoup plus que par le passé. Les exigences en matière de qualité de la pelouse qu’impose aujourd’hui la Pro League n’ont plus rien à voir avec celles d’autrefois. Les grandes flaques de boue devant les buts qu’il n’était pas rare de voir il y a 20 ans, par exemple, n’ont plus du tout leur place dans le football professionnel actuel. De nos jours, la pelouse doit être dans un état impeccable quelles que soient les circonstances, et ce alors que le nombre de matchs et d’entraînements a fortement augmenté. Mais même si la barre des attentes et exigences a été relevée, je suis vraiment très fier de la qualité de la pelouse du KV Mechelen – l’une des quatre en herbe naturelle du championnat belge –, qui est connue pour être l’une des meilleures en Belgique. Pour un club de tradition tel que le nôtre, c’est un must, je trouve. »

L’avenir est aux pelouses hybrides
Jeanke n’est pas que le greenkeeper du KV Mechelen : il en est aussi un grand fan. Il suit les matchs avec un double regard d’employé et de supporter du club, et garde toujours un œil sur l’état du terrain.

« Je peux vous assurer que je regarde tous les matchs avec deux paires d’yeux », confie-t-il. « J’encourage mon équipe avec au moins autant de ferveur et de passion que les autres supporters, mais si je vois un joueur se lancer dans un tackle glissé ou shooter dans la pelouse, je ne peux pas m’empêcher de réfléchir aux nouveaux travaux de réparation qui m’attendront après le match. Car tout remettre dans son état initial est parfois un vrai casse-tête. »

« En réalité, une pelouse hybride pourrait permettre de résoudre beaucoup de problèmes. Avec les fibres de seize à dix-huit centimètres de profondeur qui sont tissées tous les deux centimètres, les pelouses hybrides sont beaucoup plus résistantes que celles en herbe naturelle et sont praticables pratiquement tout le temps.

Ce n’est pas demain que toutes les pelouses en herbe naturelle seront remplacées par des pelouses hybrides, mais c’est une évolution que le greenkeeper passionné que je suis attend tout de même avec impatience. »

Au croisement entre deux mondes : le football et l’entreprise familiale
Jan Van Seghbroeck est au cœur d’un accord entre De Ceuster et le KV Mechelen. À l’instar de Jordy, il travaille pour l’entreprise familiale de Sint-Katelijne-Waver, mais il est – pour employer une expression propre au jargon footballistique – « prêté » au KV Mechelen.

« Un tel accord recèle évidemment quelques sérieux avantages. Pour effectuer notre travail dans le stade, nous utilisons principalement des tondeuses à cylindre Dennis, mais si nous avons besoin d’une machine pour sabler ou piquer, je n’ai que quelques kilomètres à faire pour avoir accès au gigantesque parc mécanique de De Ceuster. J’apprécie énormément cette politique de portes ouvertes et cette ambiance familiale qui se prolonge de De Ceuster au KV Mechelen, et inversement. Mon rôle est assez unique et je suis très fier de ce que j’apporte au club, en tant que collaborateur ainsi que comme supporter », rigole Jeanke.