Le Royal Golfclub du Hainaut, à Erbisoeul

Faire évaluer la qualité du jeu tout au long de l’année afin de répondre aux exigences des joueurs

Source: GreenTechPower

Le Royal Golfclub du Hainaut est implanté à Erbisoeul, une entité de la commune de Jurbise, non loin de Mons. Grâce aux sols sablonneux, il est possible de jouer presque toute l’année sur le terrain et il n’est pas rare que des joueurs d’autres clubs viennent taper la balle en hiver. Le parcours doit donc être soigné en permanence dans les moindres détails. En vue de l’arrivée future de la réglementation zéro phytos, l’équipe d’entretien essaie de limiter tant que possible les doses de phytos. Nous avons eu un entretien très intéressant avec Xavier Denicourt, le greenkeeper incontournable et enthousiaste du club.

Le Royal Golfclub du Hainaut a vu le jour en 1933, lorsque 5 familles décident d’unir leurs efforts afin de construire un terrain de golf dans les environs de Mons. Les premiers 18 trous, qui s’appellent ‘La Bruyère’, ont été dessinés par un architecte de golf bien connu: Tom Simpson. Comme le parcours se situe sur un terrain sablonneux, il était possible de jouer presque toute l’année. Au cours de la seconde guerre mondiale, les Allemands vont réquisitionner le terrain pour en faire une prison, tandis que les greens feront office de terrain d’entraînement pour le lâcher de bombes. A la fin de la guerre, les Allemands prennent place derrière les barreaux en lieu et place des Alliés, et le terrain sera reconstruit petit à petit. En 1991, le parcours est complété par un second 9 trous, qui s’appelle ‘Les Etangs’. Ce parcours est plus sportif et permet donc d’attirer une clientèle quelque peu différente.

Les exigences des joueurs évoluent
Au cours des dernières années, le club a enregistré un regain d’intérêt pour ce sport, et à l’heure actuelle, le club compte pas moins de 920 membres. Il faut y ajouter pas mal de greenfees en provenance du nord de la France. Les joueurs peuvent opter pour une combinaison de 3 fois 3 boucles de 9 trous, en fonction de leur temps et de leurs envies. Xavier Denicourt poursuit: ‘auparavant, on venait uniquement jouer par beau temps. Ces dernières années par contre, nous avons remarqué que de plus en plus de membres viennent également jouer en période hivernale. Le sol sableux permet de jouer presque tous les jours, même si cela demande une approche adaptée de notre part, en ce qui concerne le drainage, par exemple. D’autre part, pouvoir jouer tout au long de l’année est un sérieux atout, qui attire de plus pas mal de nouveaux joueurs. A partir du printemps, lorsque l’herbe recommence à pousser, nous sommes en mesure de fournir une qualité de jeu supérieure, ce qui incite certains joueurs venus jouer pendant l’hiver à rester jouer chez nous au cours de la période estivale.’

Dans le métier depuis plus de 20 ans
Xavier Denicourt est un jeune quadragénaire, et cela fait déjà plus de 20 ans qu’il travaille pour le club. Après une formation horticole dans les environs de Lille, il rend visite à un terrain de golf dans le cadre d’un de ses stages et s’intéresse de plus près à ce sport. Il suit ensuite la formation de greenkeeper en France, et aura également l’occasion de suivre un stage dans un des clubs de golf parmi les plus réputés de l’Hexagone. Au golfclub du Hainaut, il débute en tant que saisonnier, avant de devenir ouvrier d’entretien, greenkeeper adjoint et finalement greenkeeper en chef. Xavier: ‘j’ai eu la chance d’arriver dans ce club lors de la grande période de croissance. J’ai ainsi suivi de près la plupart des grands chantiers, comme la mise en place du nouveau système d’arrosage par exemple, ce qui fait que j’ai une vue d’ensemble assez complète du terrain. Nous avons opté pour une qualité de jeu qui dépasse de loin les normes standard. La priorité première est le terrain. Comme le club est une asbl, il est par ailleurs plus facile d’investir au niveau du terrain et des machines afin de mener à bien nos exigences de qualité.’

Réduire tant que possible le recours aux phytos
Xavier poursuit: ‘nous avons travaillé sans consultant pendant de nombreuses années, mais dernièrement, nous avons choisi de faire appel au consultant Stéphane Rouen afin de nous aider à avancer dans le cadre du futur recours au zéro phytos. Concrètement, nous entendons déjà accumuler un maximum d’expérience avec cette technique et gagner ainsi du temps avant qu’elle ne devienne obligatoire. Avant, la couleur et la croissance du gazon étaient les seuls paramètres qui importaient, et à présent, les choses se compliquent davantage. A l’heure actuelle, les greens sont analysés en détail afin de dépister les carences et de limiter les maladies. Nous essayons de toujours utiliser la dose adéquate, tout en faisant attention de ne pas trop baisser les doses afin de ne pas créer des problèmes. Je recherche aussi constamment des produits innovants, qui donnent un meilleur résultat. Et c’est justement à ce niveau que l’approche de Stéphane Rouen nous est bénéfique. Il est lui-même greenkeeper, a déjà accumulé pas mal d’expérience en ce qui concerne le zéro phytos et a développé une stratégie globale, tant pour les engrais que pour les phytos, qui repose sur des méthodes américaines et écossaises. C’est une approche très particulière, mais qui porte ses fruits. Il connait de plus très bien les produits utilisés sur un terrain de golf, ce qui fait que nous n’avons besoin que d’un seul interlocuteur.’

Bien s’informer reste incontournable
Xavier souligne aussi qu’il est important d’être bien entouré et d’entretenir ses contacts: ‘en tant que greenkeeper, je suis obligé de passer un maximum de temps sur le terrain afin de pouvoir tout suivre de près. Je trouve donc qu’il est très important de bien se faire entourer par des experts qui voyagent et accumulent de l’expérience auprès de plusieurs clubs et dans des situations différentes. Ces personnes apportent souvent de nouvelles idées ou techniques, qui seront ensuite adaptées en fonction des spécificités locales. Pour moi, cela représente la manière idéale de continuer à améliorer la qualité du jeu sur notre parcours.’

Du personnel motivé et un atelier bien équipé
Une équipe de 8 personnes se charge de toutes les operations d’entretien du parcours et de ses abords. Xavier: ‘en principe, nous ne sous-traitons rien. Mais nous essayons de nous concentrer sur le parcours. Pour le moment, un nouveau parking est par exemple construit, et ce travail est confié à une société extérieure. Je voudrais également souligner que nous avons engagé une femme l’an dernier pour compléter notre équipe. Elle a suivi une formation spécifique au Forem Espaces Verts à Ath. Ces étudiants disposent des connaissances de base nécessaires et je trouve donc logique d’aller d’abord se renseigner chez eux avant d’engager du personnel. Nous disposons aussi d’un mécanicien à temps-plein, qui est responsable de l’entretien et des réparations de nos machines. Au début, il est nécessaire de construire un certain niveau de connaissances, mais par la suite, cela nous permet de disposer de machines toujours entretenues de manière optimale. En cas de panne, nous sommes de plus à mêmes d’intervenir plus rapidement.’

Le choix des machines et l’arrosage
Xavier a également une vision claire des choses en ce qui concerne les machines: ‘nous ne sommes pas liés à une marque. Lorsque nous achetons une tondeuse, nous faisons attention à la qualité de tonte, à la fiabilité, mais également à la longévité des machines. Nous n’investissons par exemple pas sur base d’un leasing ou autre, ce qui fait que certaines tondeuses ont pas moins de 25 ans et tournent encore parfaitement. D’autre part, nous investissons également chaque année dans de nouvelles machines. En ce qui concerne les tondeuses de greens et de fairways, nous choisissons les machines qui sont le mieux adaptées à nos exigences de qualité, tandis que pour d’autres machines, comme les transporteurs par exemple, nous accordons davantage d’attention au prix d’achat en fonction du nombre d’heures effectuées sur base annuelle. Nous travaillons principalement avec des machines Toro, et jusqu’à présent nous sommes satisfaits. De plus, notre mécanicien connait très bien ces machines, et cela nous permet de plus de mieux gérer notre stock de pièces. Pour les chauffeurs des machines, il est par ailleurs plus facile de rouler avec des machines aux commandes semblables. A l’avenir, il sera plus difficile de continuer à entretenir nous-mêmes les machines, car l’électronique est omniprésente sur les modèles récents. Le prix d’achat des machines est de plus assez élevé et les frais d’entretien peuvent aussi varier fortement. Nous ne pouvons donc pas nous permettre de nous tromper lors d’un achat.’ ‘D’autre part, l’irrigation fait l’objet de pas mal d’attentions, car nous nous trouvons sur des sols sableux. Les greens sont alimentés en eau par une première série d’arroseurs, tandis que les bords de greens sont gérés par un deuxième circuit, ce qui permet d’apporter des quantités d’eau adaptées. Les fairways sont également arrosés. Dernièrement, nous avons investi dans trois capteurs qui collectent des données concernant les greens toutes les dix minutes, et à deux profondeurs différentes. Cela nous permet d’arroser suivant le principe du ‘just on time’ et à l’aide de quantités adaptées. Il ne sert en effet à rien de calculer au mieux les apports d’engrais ou encore d’accorder beaucoup d’attention à la hauteur et la qualité de coupe des greens si ensuite on ne suit pas de près les quantités d’eau apportées!’

L’importance de la vision du greenkeeper
Xavier Denicourt aime également souligner que le métier de greenkeeper ne se limite pas à suivre les opérations d’entretien: ‘en tant que greenkeeper, vous devez également être capable de rédiger un rapport complet sur la saison écoulée, d’évaluer les différentes tâches, de juger des investissements qu’il faudra consentir dans un avenir proche… en bref, de gérer avec le plus de précision possible tous les paramètres qui vont permettre de faire évoluer le parcours et de garantir la qualité du jeu. En saison, nous travaillons également ‘à la carte’, avec un entretien standard, esthétique ou extra en fonction des compétitions, par exemple. L’entretien standard est adapté à la demande de nos membres. Par contre, lors de certains événements, la balle ne peut par exemple pas rouler trop vite, afin que les commerciaux aient le temps de discuter avec les clients qu’ils ont invités sur le parcours. Il n’incombe pas aux clients à s’adapter au parcours, mais bien à nous d’adapter les caractéristiques de jeu en fonction des clients qui viennent jouer!’ ‘Enfin, je voudrais aussi souligner qu’au cours des dernières années, nous avons beaucoup travaillé afin de permettre à la bruyère, une plante typique des terrains sablonneux, de recoloniser les abords du terrain. Et je dois dire que cela commence à ressembler à quelque chose. Cela donne de plus un aspect typique et naturel au parcours, ce qui nous permet de nous différencier plus encore d’autres parcours!’

La première journée golf GAB.

Cher sponsor,

Le 12 juin prochain, la GAB organise pour la première fois une journée du golf pour les greenkeepers belges. La Bawette, le Kempense golf, le Ternesse golf, De Kluizen, le Koksijde golf… ont déjà répondu présent!

Nous vous offrons naturellement l’opportunité de participer à cette journée.

Comment?
Le but est de faire jouer les greenkeepers, mais vous pouvez également être présent afin de les suivre, les supporter ou d’entretenir vos contacts avec les greenkeepers. Par la suite, nous vous attendons autour d’un bon barbecue, ce qui vous permettra d’échanger dans une ambiance détendue.

A quelle adresse?
Brussels Golf Club
Chaussée de la Hulpe/Terhulpsesteenweg 53A
1180 Bruxelles/Brussel

Quand?
Les greenkeepers sont attendus à partir de 14h30. Le premier flight débute à 15h30.
Dès que les derniers participants sont rentrés, nous pourrons passer au barbecue (vers 19h).

A quel prix?
50 euros par personne. Nous vous demandons de vous inscrire pour le 5 juin au plus tard, et de verser le montant correct sur le numéro de compte:
BE16 9792 5875 4474 (BIC: ARSPBE22)
Greenkeepers Association of Belgium
110 Chaussée de la Hulpe BE 1000 Bruxelles
Bien entendu, vous pouvez toujours nous apporter des gadgets. Nous les regrouperons afin de les distribuer aux participants.

Intéressé?
Nous espérons bien entendu vous accueillir nombreux et nous vous demandons de confirmer votre présence au préalable. Pour ce faire, nous vous demandons de cliquer sur le lien ci-dessous et de remplir vos coordonnées.

Naam / Nom  :  *
Golf / Firma / Firme  :
Deelnemers / Participants  :
Email  :  *
 

En vous remerciant d’avance et en espérant vous rencontrer le 12 juin prochain.

L’équipe GAB

La première journée golf GAB – Nous pouvons compter sur votre présence?

Cher Greenkeeper,

Le vendredi 12 juin, la GAB organise un tournoi de golf réservé aux Greenkeepers.

Cette après-midi est placée sous le signe de la convivialité et de la détente et se soldera bien entendu par une remise de prix rendue possible grâce à nos sponsors.

Pourquoi devriez-vous participer?

Car vous aurez l’occasion de jouer dans une ambiance détendue, avec ou contre vos collègues. L’aspect sportif n’est bien entendu pas oublié, vu que nous jouerons un 9 trous. Nous clôturerons l’après-midi par un barbecue, qui vous permettra d’échanger en toute décontraction avec vos collègues.

Quelle est l’adresse du jour?

Nous vous attendons au centre du pays, plus précisément à Uccle, où se situe l’IRM… le beau temps sera donc garanti!

Brussels Drohme Golf Club, asbl

Chaussée de la Hulpe/Terhulpsesteenweg 53A

1180 Bruxelles/Brussel

www.bdgc.be

Quel est l’horaire prévu?

Nous vous attendons à partir de 14h30. Le premier flight débute à 15h30.

Dès que les derniers joueurs sont rentrés, nous clôturerons cette après-midi par un barbecue.

Et l’aspect financier?

La GAB et ses sponsors vous offrent le greenfee et le barbecue. Les boissons seront à votre charge.

Intéressé?

Nous espérons bien entendu pouvoir accueillir la plupart des greenkeepers, et nous vous demandons de confirmer votre présence au préalable. Pour ce faire, nous vous demandons de cliquer sur le lien ci-dessous et de compléter vos coordonnées.

Nous vous remercions d’avance et nous espérons vous rencontrer le 12 juin prochain.

L’équipe de la GAB

Naam / Nom  :  *
Golf / Firma / Firme  :
Deelnemers / Participants  :
Email  :  *
 

Comment devenir membre de la GAB?

La Greenkeepers Association of Belgium (GAB) est une association regroupant les greenkeepers ainsi que les entreprises actives dans le secteur du golf.

Lors de la saison hivernale (d’octobre à mars), la GAB organise un certain nombre de réunions qui ont pour but de ‘former les membres en ce qui concerne l’entretien d’un terrain de golf et les nouvelles avancées’ (au niveau des machines, des techniques et des produits). Ces réunions sont de plus l’occasion de créer et d’entretenir les contacts avec les collègues et autres acteurs du secteur. La cotisation comprend également l’abonnement à une revue professionnelle

Sponsoring GAB FR 2022

Flanders Nippon Golf & Business Club Hasselt

Le Démer décide si le terrain est praticable ou pas.

Source: GreenTechPower

Le Golf d’Hasselt se situe entre le ring et le canal Albert, en partie sur un terrain inondable par le Démer. Ce club de golf relativement jeune doit son existence à la mise en place d’un jumelage entre la ville japonaise d’Itami et Hasselt, en 1985. Nous avons rendu visite à ce terrain de golf qui est coupé en deux par le Démer et avons rencontré le greenkeeper principal Eric Wuyts, avec qui nous avons eu un entretien chaleureux et intéressant.

Flanders Nippon Golf: what’s in a name?
Le jumelage entre la ville japonaise d’Itami et celle d’Hasselt a été ratifié le 5 avril 1985. Ce jumelage a été concrétisé de différentes manières, comme via des échanges de jeunes, la mise sur pied de manifestations culturelles, et la volonté de développer à Hasselt un centre de rencontres entre le Japon et la Flandre, dont le Golf et Business Club fait partie. L’initiative d’aménager le terrain a été prise par l’administration communale, qui a de plus pris en charge la réalisation de ce terrain de golf, et du parc adjacent. C’est ainsi que le Flanders Nippon Golf & Business Club a vu le jour le 8 juillet 1987 sous la forme d’une asbl. Au début, les membres de ce club de golf étaient uniquement des entreprises, ce qui fait que le terrain et le club-house étaient un lieu de rencontre pour les hommes d’affaires. Au fil des ans, les particuliers viendront les rejoindre. Le club-house comporte toutes les facilités de golf, ainsi qu’un espace pour des conférences ou des séminaires.
Lors du développement et de l’aménagement du terrain, une priorité absolue a été donnée à la qualité. L’architecte de golf réputé Paul Rolin a été secondé par Jacques Wirtz, un des architectes paysagers les plus appréciés en Belgique. L’aménagement des plantations a fait l’objet d’attentions particulières, afin de disposer d’une palette de couleurs harmonieuses tout au long des quatre saisons. Peu après l’ouverture du terrain en septembre 1987, le Flanders Nippon Golf & Business Club a été reconnu par la fédération belge de golf.
Suite à l’augmentation du nombre de membres, le driving range s’est vite révélé trop petit, nécessitant de nouveaux aménagements. Une nouvelle infrastructure a donc été mise en place en 2004, permettant ainsi aux membres d’exercer leurs techniques de base. Quelques années plus tard, en 2008, un nouveau putting green de 18 trous a été aménagé devant la terrasse du club-house. Au cours de ces années, le nombre de membres a régulièrement augmenté, et à l’heure actuelle, le club compte 900 membres.

Faciliter l’accès
Nous nous sommes entretenus avec Eric Wuyts, le greenkeeper principal du terrain. Il occupe cette fonction au club de golf d’Hasselt depuis 7 ans, et auparavant, il était indépendant et s’occupait principalement d’aménagement de gazons. C’est donc quelqu’un qui sait de quoi il parle et qui n’a pas peur de se remettre en question: ‘je devrais pouvoir jouer au golf plus souvent afin de voir comment un joueur agit et pense. Ce dernier ne voit que sa balle, et nous ne devons pas l’oublier lors de l’aménagement et de l’entretien du terrain.’ Au fil des ans, le club de golf d’Hasselt est passé du statut de golf d’affaires à celui de golf pour tous. Le comité met tout en oeuvre pour faire la promotion du golf comme un sport pour tous, par exemple en proposant un pack débutants intéressant financièrement afin d’attirer les jeunes. La pratique permet de dire que les jeunes d’un peu plus de 20 ans ont tendance à abandonner lorsqu’ils quittent le nid familial, se marient et ont des enfants. Ensuite, les ‘young adults’, âgés d’une trentaine d’années, accordent de nouveau plus d’importance à leur vie sociale, après avoir élevé leurs enfants. Enfin, les seniors restent le groupe le plus actif en termes de nombre d’heures jouées.

Le Démer détermine si le terrain est praticable ou pas.
Le terrain occupe en tout une centaine d’hectares, dont 30 ha de gazon, 30 ha de bois, 40 ha d’eau et d’étangs, ainsi que 10 ha de sentiers, de chemins et de parking. Les 30 ha de gazon sont situés dans une zone qui était autrefois une zone de débordement du Démer. Une à deux fois par an, cette zone est à moitié inondée. Lors de notre visite mi-janvier, nous avons remarqué que le niveau du Démer peut vite monter. En peu de temps, le niveau progresse et une partie du terrain est inondée. Des branches et tout ce qu’une rivière peut charrier sont alors emportés et se retrouvent éparpillés sur le terrain et les bunkers. Il faut alors tout mettre en oeuvre pour nettoyer le terrain.
Eric Wuyts: ‘Bien entendu, les greens sont surélevés et ne sont donc jamais inondés. De manière globale, nous utilisons près de 10.000 m³ d’eau par an pour arroser. Cette opération se fait manuellement par green afin de réaliser des économies d’eau. Les fairways sont situés plus bas et ne manquent en général pas d’eau.’

La mécanisation
Auparavant, toutes les opérations d’entretien du terrain étaient effectuées en interne. Des sous-traitants étaient uniquement appelés en renfort pour les gros travaux de terrassement. L’an dernier, le club d’Hasselt a encore réaménagé quelques tees. ‘Ce sont mes hommes qui s’en sont occupés,’ nous explique Eric. ‘Par contre, l’entretien de nos machines est confié à une entreprise extérieure.’
Eric: ‘Il y a deux ans, nous avons commencé à calculer afin de voir s’il était rentable d’employer notre propre mécanicien. Lorsque nous avions un mécanicien, il était également nécessaire de disposer de pièces de stock, d’avoir un atelier aménagé, et ce mécanicien passait de plus la plupart de son temps à graisser des machines ou à conduire l’une ou l’autre tondeuse. Les autres chauffeurs avaient de plus l’impression qu’ils devaient moins faire attention à leurs propres machines, vu que le mécanicien était quand même là pour les réparer en cas de problèmes. De plus, les nouvelles machines sont plus complexes et souvent bourrées d’électronique, ce qui fait qu’il était nécessaire de prévoir davantage de formations. Sans parler du fait que le mécanicien avait parfois un peu trop le sentiment d’être irremplaçable. C’est en tenant compte de tous ces facteurs que nous avons décidé de confier l’entretien à une société extérieure. Nous avons conclu que nous pouvions engager un greenkeeper supplémentaire pour un montant inférieur, et faire réaliser les grands entretiens en sous-traitance.’

L’entretien des machines en sous-traitance
Eric: ‘Depuis lors, nous travaillons avec VDB Technics, une société qui entretient également le parc de machines de quelques autres terrains de golf des environs. Ils viennent chercher les machines et les ramènent ensuite lorsque la réparation ou l’entretien sont effectués. Difficile de faire plus simple. Leur grand atout est la flexibilité et le service. En cas d’urgence, ils viennent même chercher la machine le soir, et nous la ramènent réparée le lendemain matin.’ ‘En ce qui concerne notre propre personnel, chacun est à présent responsable de sa propre machine. Le boulot de greenkeeper implique aussi de nettoyer et de graisser sa propre machine, et nous voyons que cela fonctionne. Auparavant, la cause principale de panne était le grippage de roulements qui n’avaient pas été graissés, cela dit suffisamment, non? Sur base annuelle, nous avons économisé la moitié des heures de travail en confiant l’entretien à une société extérieure.’
Eric n’a pas peur d’une panne imprévue ou d’un délai d’attente trop long: ‘lorsque nous appelons VDB Technics, ils nous proposent une solution dans les plus brefs délais. Nous en avons déjà fait l’expérience par le passé.’

GreenTechPower: ‘Cette façon de travailler ne vous lie pas à une marque. Avez-vous également envisagé de travailler avec un agent renommé et d’effectuer les entretiens chez lui?’
Eric: ‘Oui, et cela fonctionne aussi, mais lorsque nous apportons nos machines pour l’entretien hivernal, elles se retrouvent entre les machines de particuliers. Nous ne pouvons bien entendu pas nous passer de nos machines d’octobre à avril, et c’est pourquoi nous ne faisons plus appel à ce système. Il existe peu d’agents à mêmes d’offrir un service de qualité tant aux particuliers qu’aux terrains de golf. De plus, les machines pour terrains de golf sont tellement spécialisées que peu d’agents en matériels pour les espaces verts osent se lancer dans l’aventure.’

GTP: ‘Les machines tiennent la route plus longtemps?’
Eric: ‘Auparavant, nos machines étaient remplacées tous les 4 à 5 ans. A présent, elles sont mieux entretenues et bénéficient donc d’une durée de vue plus élevée. Bien entendu, une saison sèche ou des conditions très poussantes se traduisent par de grosses différences en ce qui concerne l’usure. Au cours des 10 dernières années, la technique des machines a tellement évolué que l’on se sent presque obligé de les renouveler. Bien qu’une machine ne soit pas usée, il est parfois intéressant de la remplacer afin de profiter d’une augmentation de capacité, d’une meilleure qualité de travail ou d’économies de carburant. J’ai cependant bien peur que nous allons devoir remplacer les nouvelles machines bourrées d’électronique bien plus vite que les anciennes. Je dois avouer que je ne fais pas trop confiance à ces nouvelles technologies.’

GTP: ‘Quels sont vos critères de choix lors de l’achat d’une nouvelle machine?’
Eric: ‘Nous faisons tout d’abord attention à la capacité technique, mais également au poids de la machine. A certains endroits du terrain, la portance est vraiment déterminante. Bien que le service après-vente ne soit pas lié à une marque, nous essayons de rester tant que possible fidèle aux mêmes marques. En limitant le nombre de marques et de modèles, on connait mieux les machines et il est également possible de dépanner l’une avec l’autre en cas d’urgence. De plus, les prix d’achat des différentes marques sont assez semblables, à quelques centaines d’euros près. Chacune des trois marques principales dispose d’atouts et elles sont toutes les trois adaptées à nos conditions.’

GTP: ‘Avez-vous déjà envisagé d’acheter des machines en commun ou de s’échanger les machines avec d’autres terrains de golf?’
Eric: ‘Echanger des machines, non, sauf si c’est pour s’entraider en cas d’urgence. Je me rappelle que dans le passé, des discussions ont été menées afin d’acheter des machines en commun avec d’autres clubs de golf, mais dans la pratique cela posait quelques problèmes. Pour une machine standard, c’est difficile, car elle est souvent utilisée tous les jours, ce qui fait qu’on ne peut pas s’en passer. Par contre, pour des machines plus spécialisées et plus onéreuses, le prix d’achat plus élevé pourrait être invoqué comme raison pour acheter cette machine à plusieurs, mais il y a d’autre part peu de chances que cette machine soit indispensable sur tous les terrains. Chaque parcours dispose en effet de ses propres spécificités. De plus, il faut encore tenir compte de la manière de comptabiliser l’usure et les coûts engendrés par une réparation. D’autre part, on pourrait se poser la question d’effectuer des achats groupés d’engrais afin de faire pression sur les prix. Dans la pratique, les différents terrains de golf ont chacun leur propre schéma de fertilisation, et donc cela se traduirait par davantage de désagréments que de bénéfices.’

GTP: ‘Avez-vous également pensé à faire appel à des sociétés qui s’occupent de l’entretien du terrain en tant que sous-traitant pour le club?’
Eric: ‘Oui, et je crois que cela peut fonctionner. Si on fait confiance à un partenaire de qualité, l’entretien technique sera dans la plupart des cas aussi bon, voire même meilleur. Le grand avantage est que ces sociétés achètent en général des machines et des engrais à un prix plus intéressant, et qu’elles travaillent de plus généralement avec du matériel très moderne. Ce sont donc de véritables atouts. La plus-value est cependant difficile à calculer et c’est souvent à ce niveau que les choses se compliquent. Le club va logiquement demander à l’entrepreneur de faire davantage pour un prix moins élevé. De ce fait, l’entrepreneur va rogner sur l’entretien et la qualité du travail sera donc moins bonne. La solution idéale consisterait à sous-traiter l’entretien, tout en employant une ou deux personnes qui s’occupent de l’entretien avec le sous-traitant.’

GTP: ‘Comment restez-vous à jour en ce qui concerne les machines, les engrais, les maladies, etc…?
Eric: ‘J’ai suivi une formation horticole, et je la complète en me documentant sur internet, en échangeant avec les collègues et en entretenant mes contacts avec les fournisseurs. J’échange aussi des informations avec plusieurs collègues en Belgique et aux Pays-Bas. C’est ainsi que je fais partie de deux groupes de réflexion avec des collègues néerlandais, ce qui nous permet d’échanger des informations. De ce fait, je complète mes connaissances et je reste au goût du jour. Je trouve important d’être passionné par son métier et de ne pas avoir peur d’apprendre. Dans notre secteur, on fait encore beaucoup trop confiance à des consultants. C’est parfait pour entendre un avis, mais en tant que greenkeeper, il faut alors oser prendre les mesures qui s’imposent pour régler le problème. Il faut veiller à ne pas devenir dépendant du consultant. Par contre, pour les sujets qu’on maitrise moins ou qui coûtent de trop, comme c’est par exemple le cas pour notre mécanisation, il est alors intéressant de se faire conseiller ou de les sous-traiter.’

Les formations et les cours onéreux: apprendre à voir les choses autrement.
Eric: ‘Je vois les choses de la façon suivante: pour une bonne gestion du terrain, il est nécessaire de suivre des formations. Plus les connaissances dans les différents domaines sont complètes, plus on devient indépendant, ce qui permet de réaliser des économies. Mes collègues néerlandais suivent des formations qui sont très onéreuses d’après nos normes. Mais avec les compétences qu’ils obtiennent, ils ont moins besoin des consultants. L’argent que nous consacrons chaque année aux consultants devrait être utilisé pour former notre propre personnel. Cela les motiverait, et nous permettrait de prendre de meilleures décisions. Cet investissement ne peut qu’être rentable. Mieux on connait son terrain, plus les affinités seront grandes et plus le plaisir de travailler sur le parcours se fera ressentir. Les clubs belges devraient davantage en tenir compte. On juge trop vite une formation par son coût, alors que notre manque de connaissance fait que des milliers d’euros sont consacrés à les combler.’

GreenTechPower: ‘De quelle façon travaillez-vous?’
Eric: ‘Nous travaillons avec un consultant néerlandais qui passe quatre fois par an. Il prend des échantillons de sol et nous aide à calculer les schémas de base de fertilisation. Il réalise également des mesures de la qualité du terrain trois fois par an, ce qui permet d’adapter les schémas de base en fonction des besoins.’

GreenTechPower: ‘Quels sont d’après vous les défis auxquels nous allons être confrontés?
Eric: ‘Je pense tout d’abord à la politique européenne environnementale qui va nous obliger à faire des choix. Nous allons devoir réfléchir et travailler à notre propre gestion environnementale. Lors de l’aménagement, nous pensons déjà à améliorer les conditions d’entretien. Il ne faut pas attendre que les autorités nous imposent des règles, mais déjà penser à réduire notre utilisation de produits phytosanitaires. J’espère que notre secteur sera un exemple en ce qui concerne cette réduction. En principe, nous sommes également soumis à la loi de réduction de l’utilisation des pesticides. (Les empierrements représentent en effet plus de 200 m² et notre terrain est accessible au public). Pour le moment, la réduction des doses suffit, mais à terme, il n’est pas impossible que l’utilisation des phytos soit bannie. Faut-il prendre les devants ou attendre que les réglementations entrent en vigueur?’

Au Golf de l’Empeur, à Genappe…

vision claire sur la mécanisation et une utilisation raisonnée des phytos

Source: GreenTechPower

Le Golf de l’Empereur, à Genappe, dans le Brabant Wallon, existe depuis maintenant 25 ans, et occupe une superficie de près de 70 ha. Les anciens bâtiments de ferme font à présent office de clubhouse, tandis que les propriétaires s’affairent à transformer l’ancienne grange en hôtel. Nous avons été impressionnés par l’oasis de calme et de verdure dans laquelle on arrive en franchissant les portes du club, en dépit de la proximité de grandes routes et d’une certaine forme d’urbanisation. Ce n’est pas un hasard, si le club est également surnommé ‘le golf du bout du monde’. Nous avons rencontré Pierre-Arnaud Gille, qui est déjà greenkeeper depuis 22 ans pour le club.

Entretemps, Pierre-Arnaud Gille a déjà accumulé près de 35 années d’expérience. Après ses études en France, il a d’abord travaillé quelques années chez nos voisins du sud, avant de reprendre les commandes de l’entretien du parcours de Genappe. A cette époque, le club n’était ouvert que depuis deux ans, et de nombreux aménagements devaient encore être envisagés ou finalisés afin de mettre le parcours aux normes. Au cours des premières années, pas moins de 3.000 arbres ont ainsi été plantés. De même, ‘la Hutte’ le parcours 9 trous qui vient se nicher au sein des 18 trous de ‘l’Empereur’, a été développé lors de l’arrivée de Pierre-Arnaud, en 1992.

Un club qui affiche complet
Bien que le Brabant Wallon compte un certain nombre de clubs, le club de golf de l’Empereur affiche complet depuis de nombreuses années. Parmi les 1.000 membres, près de 700 sont abonnés au parcours 18 trous, tandis que les 300 restants lui préfèrent le parcours de 9 trous. De plus, le club collabore également avec d’autres clubs, ainsi que via les arrangements Golfy, ce qui fait qu’en plus des membres, de nombreux autres joueurs fréquentent aussi le parcours de temps à autre. Pierre-Arnaud Gille: ‘d’un point de vue financier, c’est également une bonne chose, mais cela signifie aussi que nous devons relever constamment des défis en ce qui concerne l’entretien. Comme nous accueillons chaque jour pas mal de monde, le parcours doit toujours être parfaitement en ordre, 7 jours sur 7. Les attentes sont toujours importantes, et comme je le dis souvent, ‘il n’est difficile d’atteindre un niveau important, mais garantir en permanence un jeu de très bonne qualité est une autre paire de manches!’. Nous avons cependant la chance que nos membres accueillent positivement notre équipe d’entretien, ce qui facilite d’une certaine manière notre travail, mais nous pousse également à donner chaque jour le meilleur de nous-mêmes.’

Une bonne gestion du personnel
Comme Pierre-Arnaud Gille l’a déjà souligné, les propriétaires du club sont de véritables entrepreneurs. Les coûts liés au personnel font donc également l’objet d’une réflexion. L’équipe d’entretien se compose de quatre personnes à temps-plein, ainsi que de quatre personnes qui travaillent à mi-temps, de mars à novembre. Pierre-Arnaud: ‘au cours de la saison de croissance, nous avons besoin de main d’oeuvre supplémentaire afin de gagner en efficacité en ce qui concerne la tonte. Le plus souvent, nous faisons alors appel à des jeunes sortant de l’école, qui viennent chercher une première expérience, et qui iront travailler ailleurs plus tard. Cette approche nous permet de réaliser des économies sur les coûts de personnel lors de la saison hivernale, mais implique par contre une certaine rotation au niveau de ce personnel à contrat temporaire. Notre équipe de quatre personnes permet de mener à bien l’ensemble des tâches en hiver. Le parcours donne satisfaction, et je ne vois donc pas trop l’intérêt de réaménager des greens qui sont appréciés par les joueurs, dans le seul but d’occuper le personnel.’

Une vision claire sur la mécanisation
Le parc de machines est utilisé de la manière la plus efficace possible. La plupart des machines, comme les tondeuses de greens et de fairways, sont utilisées par deux. Les machines neuves sont d’abord utilisées trois ans sur les greens, avant de travailler trois années supplémentaires sur les fairways. Cette façon de travailler permet d’utiliser toujours les machines les plus récentes sur les greens. Pierre-Arnaud: ‘en ce qui concerne les machines classiques, nous recourons de plus en plus à des contrats de leasing de type full service. Cela peut sembler onéreux à première vue, mais cela nous permet de faire des économies au niveau de l’atelier, et il n’est pas non plus nécessaire d’employer un mécanicien à temps-plein. Comme notre parc de machines est assez récent, nous travaillons également plus efficacement de manière générale, et nous perdons moins de temps à effectuer des entretiens ou des réparations. Au niveau du choix des machines, le prix et le service offert ont également leur importance, mais je tiens également à souligner l’importance d’une bonne relation avec les vendeurs. Par ailleurs, je remarque aussi que les conditions d’utilisation des machines sont radicalement différentes en Europe, par rapport aux Etats-Unis, par exemple. De ce fait, certains types de machines ne sont pas toujours adaptés aux besoins du marché européen.’ ‘En plus de ces machines classiques, nous sommes également équipés d’une tondeuse de roughs d’une largeur de travail de 5 mètres, qui se justifie chez nous par les surfaces importantes à entretenir. Le Vertidrain est animé par un tracteur plus puissant, qui est encore uniquement utilisé à cet effet. Pour le reste, nous disposons aussi d’une sableuse, d’un pulvérisateur et ainsi de suite.’

L’entretien continue d’évoluer
Pierre-Arnaud a tout d’abord suivi une formation agricole en France, avant de se spécialiser un peu plus dans le domaine de la phytotechnie: ‘pendant de nombreuses années, la connaissance des produits phytos m’a beaucoup aidé à comprendre ce qui se passe dans le sol, avant de rechercher la meilleure solution. En tant que greenkeeper, il faut cependant toujours d’abord penser en premier lieu au golf, avant de réfléchir à l’aspect agronomique. J’ai coutume de dire qu’il faut savoir en permanence jusqu’où aller trop loin. Il ne faut par ailleurs pas perdre de vue que nous travaillons pour les membres. Il est donc nécessaire de savoir ce qu’attendent les joueurs du parcours. Cela n’a par exemple pas de sens de tout miser sur la vitesse de balle des greens si la plupart des joueurs n’en font pas une priorité. En tant que greenkeeper, il faut veiller à contenter un maximum de monde.’ ‘Au fil des ans, on a raisonné davantage l’utilisation des produits phytos et autres. Au début de ma carrière, on n’y portait presque pas attention, ce qui fait que les greenkeepers étaient souvent vus comme des pollueurs. A l’heure actuelle, tant le recours aux phytos que l’utilisation de l’eau sont raisonnés au plus juste.’

Un schéma d’entretien classique
Le travail journalier sur le parcours est structuré sur base d’un schéma de base, qui est bien entendu adapté en fonction des conditions. Pierre-Arnaud: ‘cela fait des années que nous travaillons avec Michel Poncelet en tant que consultant. En ce qui nous concerne, la combinaison consultant et greenkeeper fonctionne à merveille, car nous nous complétons bien afin de continuer à faire évoluer le parcours. J’ai coutume de dire que je suis en quelque sorte le complément ‘mécanique’ de Michel.’ ‘Les greens sont tondus 6 à 7 fois par semaine à une hauteur de coupe comprise entre 3,5 et 4,5 mm, en fonction de la saison. Pendant la période hivernale, nous ne réalisons plus de traitements fongicides, et les greens développent une bonne résistance contre les maladies estivales grâce à l’utilisation d’engrais contenant des bactéries. Au cours de la saison de croissance, les greens sont aérés en moyenne quatre fois, avant d’être sablés et sursemés. Nous essayons de déranger le jeu le moins possible. Notre approche ne nous permet peut-être pas de disposer des greens les plus rapides, mais ils restent d’excellente qualité tout au long de la saison, ce qui est au moins aussi important à mes yeux. Avec une superficie moyenne de 600 m², nos greens sont assez grands, ce qui ne favorise pas la vitesse de balle, qui est de plus difficilement contrôlable. Je voudrais également souligner que nous tondons toujours les greens avec des groomers, ce qui nous permet de lutter efficacement contre le pâturin annuel. Par ailleurs, les fairways sont tondus trois fois par semaine à une hauteur de 12 mm, tandis que les roughs sont tondus au maximum une fois par semaine.’ ‘Au fil des ans, les quantités d’engrais utilisées ont drastiquement baissé. A l’heure actuelle, on tourne autour des 200 unités d’azote par an pour les greens, et à moins de 80 unités pour les fairways, par exemple. Chaque année, nous réalisons des échantillons de sol, qui servent ensuite pour calculer les besoins en engrais. Bien entendu, les doses effectivement appliquées sont adaptées en fonction des conditions. Nous nous trouvons ici sur un sol limoneux qui réagit quand même de façon assez spéciale. C’est pourquoi je trouve très important de garder un contact journalier avec la pratique. Je conduis par exemple encore régulièrement une tondeuse de greens, ce qui reste par ailleurs la meilleure façon d’inspecter le parcours de près!’
‘En ce qui concerne l’irrigation, nous avons la chance de disposer de notre propre étang, qui assure près de 80% de nos besoins en eau. Notre installation d’irrigation est relativement basique, mais elle nous donne cependant satisfaction. Je porte beaucoup d’attention à une utilisation raisonnée de l’eau. Les greens sont arrosés à l’aide de 4 ou 6 arroseurs, qui sont commandés par une ou deux électro-vannes. Les fairways sont uniquement arrosés en été, afin qu’ils gardent leur couleur verte.’Lorsque l’on demande à Pierre-Arnaud Gille comment il voit évoluer le parcours à l’avenir, il est d’avis que de petites améliorations peuvent encore être apportées à certains endroits: ‘nous réfléchissons au réaménagement de certains bunkers ou à certaines petites adaptations. Pour le reste, j’accorde beaucoup d’importance à un parcours parfaitement bien entretenu, car c’est la seule façon de continuer à progresser et d’attirer des compétitions renommées vers notre club.’

Le VGR-TopChanger

Le VGR-TopChanger: aérer et remplir les trous en un passage.

Le VGR-TopChanger est une machine qui effectue plusieurs opérations de manière plus efficace que des machines séparées. Cette machine aère le sol et stabilise directement les trous. Par ailleurs, cette machine permet d’apporter en même temps des amendements liquides ou solides à hauteur des racines. Comme la machine dépose les éléments nutritifs directement au niveau des racines, ils seront mieux absorbés. De ce fait, il n’est plus nécessaire d’adapter les doses en tenant compte des pertes avant l’absorption par les racines.

La vision et le développement

Aérer de façon plus efficace, et utiliser le sol comme base pour une croissance satisfaisante de l’herbe: c’est l’idée à la base du TopChanger. Afin de perturber le moins possible le jeu pour les golfeurs, VGR a décidé de stabiliser les trous d’aération en les remplissant de sable, en un seul passage, en même temps que l’aération. Avec un aérateur traditionnel, ce n’est pas évident. C’est pourquoi le concept du TopChanger a vu le jour. Le but principal était de pouvoir sabler tout en limitant l’impact pour les joueurs. En résolvant ce problème, d’autres opportunités ont été mises au jour. Le TopChanger permet d’apporter directement aux racines les éléments nutritifs, les agents mouillants et les intrants.
Source: GreenTechPower

Le Golf- & Countryclub d’Oudenaarde

Le Golf- & Countryclub d’Oudenaarde

Source: GreenTechPower

Le bio rend plus fort …

Ce n’est pas un article concernant l’un ou l’autre produit naturel, mais l’impression qui nous est restée de notre visite au club de golf d’Oudenaarde, après que nous nous soyons entretenus avec les greenkeepers Jozef Verhoest et Lieven de Clercq, qui sont tous deux issus du monde agricole et qui sont donc particulièrement à l’aise dans le monde des espaces verts et des machines.

Les premiers plans de développement d’un club de golf datent de 1969, lorsque Lieven Santens, l’actuel président, lance l’idée d’ouvrir un golf à Petegem. C’est finalement en 1971 que le projet voit le jour, avec le rachat du café ‘Den Anker’ situé le long d’un méandre d’un bras de l’Escaut, avec pour but d’éventuellement y abriter le club-house.  L’entrepreneur et ses associés créent ensuite la société ‘Immobiliën Golf  & Countryclub Oudenaarde’, qui a pour but de gérer les biens immobiliers du futur club de golf. L’achat suivant, en 1974, concerne les terrains situés le long de l’ancien bras de l’Escaut. Au cours de la même année, un premier projet de bail pour le château et une partie du parc de ce denier, qui date de 1847, est rédigé par Alain de la Croix d’Ogimont. Un an plus tard, les 18 premiers trous sont construits le long d’un méandre fermé de l’Escaut. A Wortegem-Petegem, on parle en effet régulièrement de l’ancien Escaut, qui est fermé, et du nouvel Escaut.

En 1991, le terrain est passé de 18 à 27 trous, en partie dans le parc du château et en partie sur des terrains agricoles attenants qui avaient été rachetés. Le deuxième agrandissement s’est effectué sur des terrains agricoles se situant entre le parc du château et  ‘l’abbaye de Beaulieu’. Trois ans plus tard, le château de la famille de la Croix d’Ogimont est acheté, et les derniers 9 trous sur sable et tourbe ont été construits en 2006. A présent, le club dispose donc de deux parcours 18 trous, de deux putting greens, d’un practice, d’un chipping green et de 4 trous d’entraînement.

GreenTechPower s’est entretenu avec Jozef Verhoes, qui travaille depuis 1975 pour le golf d’Oudenaarde, et Lieven de Clercq qui y travaille depuis 2001. Ils sont tous les deux greenkeepers et gèrent une équipe de 9 collaborateurs. Jozef et Lieven sont tous deux devenus greenkeeper un peu par hasard. Dans les années ’70, Jozef était impliqué dans les travaux de terrassement pour le terrain de golf et a ainsi finalement commencé à travailler pour le club. De son côté, Lieven a également réalisé des travaux de terrassement au début des années 2000, avant de commencer à réaliser des aérations, tondre des fairways… Entretemps, il est responsable de l’achat et de l’entretien des machines. Jozef s’occupe quant à lui principalement des espaces verts, de la fertilisation et de l’entretien général du terrain.

Le bio rend plus fort.

Nous comprenons entre les lignes que Jozef Verhoest opte tant que possible pour le bio. Voici son explication.

Jozef: ‘Nous recourons à présent à des bio-adjuvants pour l’entretien du terrain, et nous remarquons que la pression des maladies baisse clairement. Ces adjuvants rendent les plantes indirectement plus résistantes, ce qui a également des conséquences au niveau financier. On peut comparer cette méthode à l’absorption préventive de vitamines, ce qui permet d’éviter de tomber malade, et de devoir prendre alors des médicaments. Les vitamines renforcent la résistance et travaillent préventivement. Les médicaments l’affaiblissent encore plus. Un autre aspect bio est le chauffage du château. Il fonctionne avec des copeaux de bois que nous récupérons tant que possible du bois broyé issu de la gestion de nos espaces boisés.’

Sursemer les greens pour les renouveler.

Auparavant, le topdressing des greens était principalement réalisé à l’aide de sable sec et tamisé. Cependant, les grains ronds diminuent la stabilité des greens et favorisent une croissance irrégulière des racines. A présent, et pour un sablage conséquent, nous recourons à un mélange de lave tamisée 0/2 et de sable blanc, ce qui permet d’obtenir des greens plus stables et homogènes. Ces derniers sont de plus moins sensibles à la sécheresse. La lave finement tamisée permet de retenir plus longtemps l’eau, avant de la libérer lorsque les racines en ont besoin.

Lieven: ‘depuis 4 ans, nous avons mis un programme en place pour les greens. Lors de la saison de croissance, nous resemons une fois par mois. Cela revient à resemer 4 ou 5 fois par an. Nous constatons que cela se traduit par un effet très positif, car cela permet d’endiguer la croissance du pâturin annuel. De plus, les greens sont mieux enracinés, et la présence moindre du pâturin freine moins la vitesse de la balle. A présent, on aère d’abord avant de semer, ce qui permet de libérer davantage d’espace pour les semences dans le sol. Cela se traduit par une meilleure germination. Après l’aération, nous épandons du sable blanc et ensuite nous réalisons le sur-semis.’

GreenTechPower:

Le resemis des greens les plus anciens se fait via un programme qui a été mis sur pied il y a 4 ans. Quand aurez vous mené cette opération à bien?

Jozef: ’sans doute jamais, car même les greens que nous avons aménagé récemment devront à terme être resemés, parce que le pâturin annuel s’installe peu à peu. Il faut pouvoir continuer à renouveler un green pour le maintenir en bonne santé.’

La scarification et le top-dressing.

En principe, nous scarifions plusieurs fois par semaine. Suite à l’occupation importante des terrains, nous avons à présent investi dans un double système. De cette façon, nous arrivons à travailler 40 greens au cours d’une même journée, en les scarifiant de plus dans deux sens et en les tondant à l’aide de groomers. Pour le top-dressing, nous disposons d’une machine parfaite, qui autorise un schéma d’épandage très homogène. Ensuite, nous passons avec un tapis d’une largeur de 5 mètres, ce qui permet de répartir le sable de façon très fine et homogène sur les greens qui viennent d’être scarifiés. De ce fait, la densité du gazon est meilleure, tandis que la vitesse des greens augmente également. Enfin, nous avons investi dans un système de sablage qui permet de travailler à très faibles doses et qui interfère le moins possible sur la qualité du jeu. Cela se traduit aussi par une moindre usure des éléments de tonte. C’est en effet en tondant après un sablage que les machines s’usent le plus.’

Les greens d’été et d’hiver.

Le Golf et Countryclub d’Oudenaarde dispose de beaux greens au printemps, et qui n’ont presque pas souffert en hiver. C’est dû au fait que les greens d’été sont mis au repos en hiver. A partir de la mi-novembre, et au plus tard jusqu’à la première semaine de mars, le jeu n’est autorisé que sur les greens d’hiver. En termes d’entretien, cela exige bien entendu des efforts et des heures de main d’oeuvre supplémentaires, mais le jeu en vaut la chandelle. De plus, les greens d’hiver peuvent faire office de réserve en été, par exemple lorsque la maintenance doit être effectuée sur un green d’été ou lorsqu’un tournoi doit être joué. ‘Tout le monde a besoin d’une semaine de congé de temps à autre,’ souligne Jozef, en faisant allusion aux greens d’hiver.

L’arrosage.

GreenTechPower: Vous parlez d’un arrosage minimum combiné à l’utilisation d’un agent mouillant?

Jozef: ‘Le but de ce produit bio est de descendre la tension superficielle du gazon et du sol. De cette façon, on augmente la capacité d’absorption en eau. C’est une sorte ‘d’attendrisseur’ que l’on peut comparer à une éponge dure qui a déjà été un peu humidifiée, et qui va donc mieux absorber l’eau. Cet agent mouillant a également une action intéressante contre les maladies et le gazon stresse moins suite à la sécheresse. La rétention en eau est bien meilleure, ce qui fait que les champignons rencontrent davantage de difficultés à se développer et à se fixer. C’est surtout sur les premiers greens qui ont été aménagés, et où nous travaillons encore avec de vieux arroseurs, que l’arrosage se fait encore trop en dehors des greens. Comme la terre autour des greens a une moindre capacité de percolation que le green en lui-même, on peut enregistrer des dégâts pour les machines et les joueurs si on arrose de trop. Cet arrosage minimal s’effectue automatiquement, et lorsque c’est nécessaire, nous le complétons par un arrosage manuel.’

Tondre les fairways à l’aide d’un tracteur et de tondeuses cylindriques tractées.

Lieven: ‘il y a beaucoup de chances que nous soyons le dernier club de golf qui tond encore avec une combinaison de tondeuses cylindriques tractées, mais cela nous donne entièrement satisfaction. En termes de maintenance, ces tondeuses ne doivent être affûtées que tous les deux ans. Pour le reste, nous ne devons rien faire. Le résultat de tonte est excellent. Le seul désavantage est de laisser de temps à autre un petit paquet d’herbe tondue sur le terrain lorsque l’on commence à tondre tôt le matin, en présence de beaucoup de rosée. Comme le cylindre est entraîné par les roues, il ne tourne que lorsque la machine avance. Sur une tondeuse cylindrique moderne par contre, les cylindres tournent à un régime élevé, ce qui fait que la rosée est soufflée avant que la tonte ne soit à proprement parler effectuée.’

Se tourner vers l’hybride.

Le club de golf d’Oudenaarde se tourne tout doucement vers les tondeuses à entraînement hybride électrique. ‘En conditions identiques, la consommation est inférieure de 2/3 par rapport à une version diesel comparable, travaillant sur une même largeur et entraînant un moteur hydraulique,’ souligne Lieven. De plus, les cylindres à entraînement électrique suppriment le risque de pertes d’huile. Le désavantage c’est qu’il faut prendre bien soin des contacts électriques, en les enduisant régulièrement d’un produit anti-humidité. Nettoyer la machine uniquement à l’air comprimé est un beau conseil, mais dans la pratique, il n’est pas possible d’enlever toutes les saletés  uniquement avec de l’air comprimé. Un autre avantage de ces tondeuses hybrides est le niveau sonore beaucoup moins élevé, tant pour nos collaborateurs que pour les voisins et les joueurs.

Travailler en main propre ou avec des sous-traitants?

Lieven: ‘nous ne pouvons pas tout mener à bien. Nos collaborateurs, qui forment une excellente équipe, doivent se concentrer en priorité sur la tonte et le suivi des éventuelles maladies ou d’autres problèmes. C’est pourquoi certains travaux, comme l’aménagement d’un nouveau bunker et d’une nouvelle cloison lors de notre visite, sont confiés à des sous-traitants.